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Les 3 idées fausses sur les réponses juridiques après une agression

Paroles d’experts mardi, 24 octobre 2017 09:57

Chaque année, Crise-Up forme plus de 2000 personnes à la gestion de l’agressivité. Certains de nos programmes abordent la question pénale et réponse légale face aux situations d’agressivité subies. Le constat est sans équivoque : nous ne sommes pas très précis sur les connaissances que nous avons, et nous entendons lors de nos sessions de nombreuses idées fausses, qui se sont bien ancrées. Voici trois affirmations, parmi celles que nous entendons, qui ressortent très régulièrement et que nous essayons d’expliquer lors de nos formations en créant de nombreux débats.

 

« Répondre à la violence par de la violence, c’est autorisé, c’est de la légitime défense »

 Le concept de « légitime défense » est bien mal connu. Répondre à une violence – donc une infraction pénale – par une autre violence, c’est d’abord se faire justice soit même. Aujourd’hui, les victimes d’agression ont du mal à considérer que seul « l’Etat détient le monopole de la violence légitime » (Max Weber). Ils ont justement l’impression que personne ne va rien faire pour eux et qu’ils ont donc un droit, cette légitime défense. Celle-ci existe, mais est très encadrée, et répond à des conditions strictes, qui dépasse  la simple proportionnalité de la réponse face à l’acte qui est souvent mis en avant. Se faire juste soit même c’est rapidement prendre le risque d’acter que la loi du plus fort peut régner.

«  Une main courante, ça ne sert à rien »

 La présentation des différences entre une main courante et un dépôt de plainte et très important car, le nuances finalement ne sont pas connues. Nombreux sont ceux qui ont déposé une main courante en ayant eu l’impression de perte de temps pour un effet nul. Et par un raccourci, de considérer que la police et la justice de toute façon ne font rien. On ne peut nier que certaines expériences vécues ont surement pu renforcer ce type de perception. Notre message est alors simple : « tout ce qui n’est pas déclaré n’existe pas ». Pour que les forces de l’ordre soient en capacité d’agir, mais aussi pour qu’en interne des actions soient menées, la connaissance des faits est nécessaire. La main courante, à son niveau, participe pleinement à cette information. C’est un premier échelon d’information, qui acte des événements, des situations pour faciliter des suites éventuelles.

« Ma société ne me soutient pas, elle n’a même pas porté plainte suite à mon agression »

La notion de victime directe et de déclarant n’est pas simple lorsque l’agression subie l’a été pendant et pour la réalisation d’une mission professionnelle. Seule la victime de l’infraction est susceptible de porter plainte. Pour certaine personnes, cette « logique juridique » est ressentie comme une sorte de double peine : j’ai été agressé en faisant mon travail et en plus c’est à moi de lancer toutes les démarches. Il nous faut bien expliquer et souvent par l’exemple, pourquoi cela fonctionne ainsi. Après la compréhension, c’est l’acceptation qui est parfois plus difficile ; notamment pour ceux dont les structures n’ont pas intégré un processus fort de gestion post-agression et qui ont pu se trouver sans soutien lors de l’ensemble de ces démarches.

 

Il est évident que la connaissance juridique ne sert pas à gérer une agression. Mais nous savons qu’elle est nécessaire. En effet, les structures les mieux armées sont celles qui ont parfaitement intégrés la réalité du phénomène de l’agressivité. Elles ont pris conscience que leur responsabilité dans la gestion post-agression était énorme et qu’en élaborant des procédures, en déployant des formations et en activant l’ensemble des soutiens, elles renforçaient la capacité de leurs collaborateurs à faire face aux agressions, incivilités et risques de violence.